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Scate : Study circle a tool for Empowerment

Séminaire SCATE

Cité des sciences et de l’industrie, Paris le 7 oct 2005

dimanche 30 octobre 2005

Bonjour à tous, voici une proposition de compte-rendu de notre participation au séminaire Scate.. à lire, archiver, publier... Coopérativement Olivier et Pierrick, 29 octobre 2005

Séminaire Scate, Cité des sciences et de l’industrie, Paris le 7 oct 2005

Programme de la journée :

matin
- Présentation du projet Scate.
- Les arbres de connaissances et leur utilisation dans le cadre de l’éducation populaire.

Après-midi
- Expérience de “Study circles” en Italie, Suède et Bulgarie.
- Débat sur ces formes d’expériences et leur propagation.

Présentation du projet Scate

Scate : Study circle a tool for Empowerment Ce projet d’origine italienne s’inscrit dans le cadre d’un projet européen de type Gruntwig qui concerne l’éducation tout au long de la vie. Il s’adresse plutôt à des adultes et ne vise pas forcément un emploi ou une qualification professionnelle. L’empowerment est volontairement laissé dans sa terminologie initiale et revêt plusieurs idées force dont la motivation, l’émancipation et le rendre capable de... Au départ, les activités concernées sont les cercles d’études, les banques de temps et les arbres de connaissances. Le point commun des expériences Scate est le concept d’empowerment, chacun des acteurs allant dans les mêmes directions mais pas forcément dans le même sens (dialogique). Le grand moment de la journée a sans doute été la présentation des arbres de connaissances par Michel Authier (et sa société Trivium) à laquelle a été jointe les APP (Ateliers de pratique pédagogiques) et les RERS (réseaux d’échanges réciproques de savoirs) avec Claire Hébert Suffrin. Les arbres de connaissances ont pour but de déconstruire la notion de spécialité et de spécialiste. Ils offrent aux personnes la possibilité de formuler une demande d’apprentissage. Il faut savoir qu’il existe des forces (lobbies ) qui s’opposent au self empowerment. (exemple dans certains pays d’Amérique du sud).

Michel A attire cependant notre attention sur le risque de détournement des forces (récupération, manipulations diverses). Il faut se méfier des AdC comme dispositif pouvant être piégé par le système économique qui rend possible leur réalisation. D’un côté, les arbres de connaissances ont permis une reconversion industrielle réussie (Renault à Angers ) dans le cadre d’une expérience totale, c’est à dire touchant le social, le professionnel, le familial.. Et d’un autre côté, les arbres de connaissances peuvent être instrumentalisés et servir à produire des sous-marins nucléaires...

M A a plus voulu nous faire réfléchir sur toutes les implications sur les personnes des outils que nous tentons de fédérer, plus que d’aborder techniquement le problème de l’outil. En particulier, dans les cercles d’études, pour lui c’est le cercle qu’il faut observer plus que le “study”. Qu’est-ce qui nous est donné dans ce cercle ? Une valeur symbolique : l’identité, mais celle-ci se partage très mal. Cela pose problème : on ne veut pas diminuer la force identitaire de sa pratique, mais un arbre de connaissances ne doit pas être un arbre identitaire (ou d’usurpation identitaire !). Pour renforcer cette idée, M A déclare sous forme de provocation : “je ne crois pas au partage de connaissance, pas plus qu’au partage d’identité”. Ce qu’il faut mettre dans la connaissance, c’est la capacité à maîtriser un environnement, la capacité à maîtriser l’information, et être des humains. Ce qui unifie dans la connaissance, c’est la situation problème, l’obstacle : on s’unit pour vaincre un obstacle. En l’occurrence, le rapport humain est le plus performant dans la transmission et la maîtrise de connaissances, bien plus que la rencontre des oeuvres ou des productions diverses(ex : le pouvoir d’un directeur de labo par rapport au groupe de chercheurs qu’il dirige est souvent son réseau de relations qui peut lui donner en direct les connaissances dont il a besoin). Il s’agit donc de soutenir l’intégration par les connaissances.

Sur les arbres de connaissances :

Ils permettent de se situer dans 3 espaces : l’espace de la formation, l’espace social du réel, et l’espace de la mobilisation (de l’emploi). C’est un dispositif immatériel qui permet de soutenir un effort de reconnaissance des personnes. Grâce à lui on peut voir se construire un collectif et se voir à l’intérieur de ce collectif. L’image produite appartient aux participants c’est son effet miroir. C’est un processus de capitalisation, mais il capitalise l’humain, le temps, la relation. Les brevets sont autant des signes de connaissance que de reconnaissance dans le groupe. En même temps, cela met en jeu des conceptions de la connaissance, critiques sur le statut du Savoir. Métaphore de la symphonie où chaque musicien défend sa partition, où toute personne est un interprète d’une musique qu’on fait ensemble.

Les APP (Ateliers pédagogiques personnalisés) : en direction d’adultes en (ré)insertion. Autre moment fort, porteur d’indications pour nous, où Marie Laure Genton parle de son expérience à Lodève (34), s’appuyant aussi sur les AdC. Son souci est de faire de son APP un lieu où on apprend, on communique, où on n’a pas peur (problème fréquent chez les usagers des APP). Elle a choisi au départ de construire un AdC, ensemble avec les personnes fréquentant la structure, sur la base de quelques questions simples : qu’est-ce qu’un arbre ? Qu’est-ce qu’une connaissance ? Que pouvait être un AdC ? Il s’est avéré que les représentations émergentes étaient très proches de la réalité et a permis une très bonne appropriation de l’esprit des AdC ensuite. Elle a décidé de se centrer sur les expériences de vie plus que sur les acquis, en mettant en place des Ateliers de connaissances où le stagiaire est tantôt apprenant, tantôt passeur. Ca a entraîné bien sûr un bouleversement des pratiques de l’APP. Le problème étant maintenant la reconnaissance des acquis par l’extérieur qui fonctionne sur d’autres modèles.

Les cercles d’étude : La Suède est le pays fondateur des cercles d’étude : entre 1 et 3 millions de personnes y participent annuellement (sur une population de 9 M d’habitants !). Ces cercles sont gratuits et volontaires, ils sont centenaires !. Ils sont basés sur quelques principes : l’égalité de posture pour tous les membres, la libre expression des potentialités de chacun, la coopération (au sens proche du nôtre), l’autonomie dans la responsabilité, la continuité dans la durée, de plus un fonctionnement minimal est nécessaire (nb de personnes) et doit s’appuyer sur des supports imprimés qui sont complétés au fur et à mesure.. Dans un cercle, le leader est élu par les membres du cercle.

En Bulgarie, il existe un cercle d’étude dont le thème est : “les femmes sur la route : comment maîtriser la situation ?” Au bilan de cette journée, c’est Claire H.S qui a mis en lumière l’intérêt de ce butinage pédagogique, la complémentarité des différentes formes d’éducation populaire, l’intérêt de la réciprocité des échanges qui ont eu lieu. Dans la foulée de Michel Authier, elle met aussi en avant l’ambition politique que doivent avoir ces actions et ne pas s’en tenir à la seule valorisation. On se doit de réfléchir aux effets de bonté.

Donc au final, Scate est un réseau international d’organisations où l’ICEM peut avoir toute sa place, en tant que groupe coopératif, utilisant en outre les Arbres de Connaissances et autres échanges de savoirs. Nous avons certainement à prendre de cette hybridation des pratiques que Claire HS appelle de ses voeux (proposition de mise en situation avec construction d’un Arbre de Connaissances autour des pratiques des différents réseaux présents)

Cette journée a été aussi l’occasion de promouvoir notre récente édition ICEM sur les Arbres de Connaissances dans et autour de l’école, avec le relais actif de Michel Authier et Chantal Lebrun. Des commandes devraient suivre...

Olivier Francomme et Pierrick Descottes, 29 octobre 2005

Olivier Francomme, Secteur international de l’ICEM, 10 le Plouy Louvet , 60112 Herchies France

tél : 08 73 74 94 04 ou 03 44 81 01 91, olivier.francomme@icem-freinet.org

Voir en ligne : Cité des sciences et de l’industrie, Paris le 7 oct 2005

P.-S.

Les Arbres de Connaissances sur ClisRhône

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