Quelques problèmes
Je pense que nous sommes dans une situation difficile si l’on nous compare avec les sites d’entreprises vers lesquels les militants politiques se tournent le plus souvent. On ne passe plus ses videos sur Indymedia, mais sur Youtube. Les photos sont exposées sur Flickr. Il y a eu une explosion du bon matériel militant publié sur la toile, mais pas sur nos sites, parce que souvent il est plus facile de créer un compte sur Blogger et de l’y mettre. Les mouvements politiques n’annoncent plus leurs évènements sur Indymedia, il montent un groupe MySpace. De la même manière, beaucoup de militants n’inscrivent plus leur adresse e-mail sur riseup.net ou aktivix.org (sites militants londoniens) ; ils ouvrent plutôt un compte gmail ou hotmail. Ceci est un problème général qui dépasse les cas d’Indymedia ou du militantisme de gauche, et il nous faut le confronter.
Une première réponse doit être pédagogique (’education’). Des militants qui n’accepteraient jamais de manger de la viande ou de forcer un piquet de grève n’ont pas peur de confier toute leur infrastructure de communication dans les mains de Google, Yahoo, Microsoft et de Robert Murdoch (l’équivalent de Dassault ou de Lagardère, ici). Cela soulève d’énormes problèmes en termes de sécurité des communications, de propriété des données, de confidentialité, de censure des contenus, et de gestion des données par de grosses entreprises ou des organismes policiers. Il me semble que tout le monde, depuis les ONG progressistes aux écologistes, aux syndicats, sans parler des groupes anarchistes ou communistes, tous ont la même attitude : pas de problème. Ne t’embête pas. Calme-toi, tu es parano.
Nous devons soulever ces problèmes d’une manière consistante et efficace. Peut-être en expliquant que cela revient à organiser une réunion politique au Mac Do, en s’assurant que la police y sera et qu’elle pourra vous filmer à l’occasion ; c’est peut-être une solution.
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