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L’éducation finlandaise revisitée. Par Paul Robert

mercredi 11 mars 2009

"Il est assez piquant de constater, lorsqu’on retourne en Finlande après les mois d’agitation qu’a connu la France en raison du projet de réforme du lycée, que le lycée modulaire finlandais qui a fourni une part de l’inspiration de cette réforme, est le maillon du système là-bas le plus en butte aux critiques. Il m’est apparu également comme le bastion d’un certain conservatisme pédagogique et d’un élitisme sans complexe". Paul Robert, dont le compte-rendu de voyage en Finlande nous avait passionné en décembre 2008, revient visiter le système éducatif finlandais.

Il en tire un bilan plus contrasté. Il vante la politique d’intégration finlandaise mais critique le conservatisme en usage dans les lycées finlandais. "Autant en effet au niveau de l’école fondamentale tous les efforts convergent vers l’objectif d’assurer une réelle équité éducative, autant à partir du lycée la sélection la plus féroce est non seulement autorisée mais même encouragée".

Le bilan global reste positif. "L’école finlandaise réserve une place unique à chaque élève qui a le sentiment de pouvoir progresser à son rythme à partir de son niveau réel".

L’éducation finlandaise revisitée

Près de trois ans après mon premier séjour, j’ai éprouvé le besoin de retourner en Finlande. Amené, après la publication de mon livre, à présenter le système éducatif finlandais devant des publics très divers, mais toujours curieux et avides de comprendre les raisons de sa réussite, j’avais parfois été surpris de l’abondance et de la précision des questions qui m’étaient posées. Pour pouvoir continuer d’y répondre sans risquer de ne plus être en phase avec des évolutions dont je ne pouvais mesurer à distance, malgré la permanence de mes contacts électroniques, ni l’ampleur, ni la rapidité, je me devais d’aller de nouveau sur place. Je choisis cette fois la capitale, Helsinki, parce qu’il me serait possible d’y rencontrer des responsables, non seulement de la municipalité, mais aussi du ministère et du conseil de l’éducation. Et puis, parce que je souhaitais observer, dans cette ville qui connaît la plus forte immigration du pays, les dispositifs mis en place pour l’intégration des élèves étrangers. Je pensais aussi que dans une métropole de plus de 500 000 habitants, il me serait plus facile de me rendre compte de la réalité de la mixité sociale à l’école. J’étais aussi désireux de voir fonctionner le grand lycée de la capitale, et, les oreilles sifflant encore du vacarme provoqué par la réforme avortée du lycée français, de confronter la copie à son modèle. Enfin, je dois dire qu’une autre question me taraudait que j’espérais bien pouvoir aborder avec mes interlocuteurs : comment cet Eldorado éducatif avait-il pu connaître, à un an d’intervalle, deux massacres terrifiants dans des établissements scolaires ? Fallait-il incriminer un système par ailleurs objet de toutes les louanges ? Ou bien ne voir dans ces deux événements funestes que les actes fous de deux déséquilibrés ayant nourri leurs fantasmes de violence d’un cocktail de sites web nazis et de heavy metal ?

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Voir en ligne : L’éducation finlandaise revisitée

1 Message

  • L’éducation finlandaise revisitée. Par Paul Robert 19 juin 2010 11:48, par De Cuyper Thierry

    Pour avoir visité pendant 15 jours les écoles finlandaise en 2003, nous avons aussi remarqué l’importante différence entre lycées et écoles fondamentales en Finlande. Le système n’était pas encore modularité, mais certains lycées faisaient davantage penser à un enseignement supérieur où les professeurs donnaient cours à un auditoire avec une quarantaine d’élèves dont certains arrivés probablement en retard, n’avaient pas pu trouver de place. Le lycée finlandais est effectivement bien différent de l’école fondamentale finlandaise.
    Nous ne sommes pas étonnés de l’allongement des études et du coût plus élevé d’un enseignement "trop" modulaire (ceci n’est pas nouveau et cette tendance existe partout où ce type d’enseignement a déjà été organisé). Nous pensons aussi qu’il a favorisé un certain élitisme encouragé par la complexité d’un système qui favorise ceux qui comprennent mieux le fonctionnement de ce système, et par la sélection que crée la modularisation elle-même.
    Comme vous, nous avons été marqués par une école fondamentale où on forme, éduque, respecte, chaque enfant, où l’absence de sélection, d’évaluations brimantes, l’absence du rite de passage de classe qui permettent un apprentissage dans la confiance. Comme vous, nous nous sommes rendus compte que la prise en compte de chaque enfant dans sa spécificité stimule chaque enfant qui développe au mieux ses capacités, les résultats du PISA à 15 ans le prouvent à suffisance. Ces mêmes tests ont prouvés de manière claire que cet enseignement offre les meilleures possibilités de promotions sociales aux élèves des milieux les plus modestes. Il s’agit donc d’un enseignement fondamental très productif qui génère beaucoup d’élèves bien dans leur peau avec une excellente formation générale. Le coût de l’enseignement du lycée pose problème en Finlande, et peut être comparé avec l’enseignement sélectif de la France et de la Belgique dont le coût reste très élevé pour des résultat bien mitigé, une grande dualité, et une faible satisfaction de beaucoup d’élèves.
    Pour le soutien aux immigrés, le bon sens finlandais de maintenir la connaissance de la langue maternelle, entraînera indéniablement une richesse de part la conservation de futurs adultes polyglottes qui serviront demain la société et l’économie finlandaise.
    Comme quoi tolérance, éducation égalitaire ou mieux constructiviste, respect profond de tous et surtout du plus faible, sert toute la société, l’économie et la richesse d’un pays.

    Nous vous souhaitons beaucoup de succès dans votre volonté d’améliorer l’enseignement français. Merci aussi pour nos enfants, car ce que vous démontrez, c’est que l’empathie pour nos enfants, et le profond respect de chacun d’eux, sont fondamentaux pour réussir une bon enseignement.

    Des parents.
    Ass de parents luttant c/ l’échec scolaire et l’abandon scolaire.

    Voir en ligne : site de notre association

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