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DUPUY Lionel, Jules Verne espérantiste ! Une langue universelle pour une œuvre atemporelle...

SAT Amikaro éd., 2009, 98 p., 8 €

dimanche 19 avril 2009, par Antoine MICHELOT

Nous avons célébré en 2005 le centenaire de la mort de l’un des auteurs les plus lus et les plus traduits au monde : Jules Verne (1828-1905). Si l’homme est mondialement connu, si ses romans ont été largement transposés au cinéma, combien de personnes peuvent cependant citer plus de 10 titres du romancier français ? Tel est l’étrange paradoxe qui couronne l’œuvre d’un homme qui a écrit pourtant plus de 80 romans et autres nouvelles… Ce terrible constat tranche également avec la réalité que l’auteur a connue de son vivant. En 1894, Jules Verne déclarait ainsi avec peine au journaliste Robert Sherard : « Le grand regret de ma vie est que je n’ai jamais compté dans la littérature française. »

L’œuvre de Jules Verne est particulièrement complexe, multiple, polymorphe, inattendue et si souvent en avance sur son temps. Comment cerner effectivement cette œuvre aussi moderne, aussi éclairée, aussi innovante ? Dans quelle catégorie la ranger, comment l’aborder ? Faut-il d’ailleurs véritablement la ranger dans une catégorie bien précise… ? Non, assurément non. Car la richesse de cette œuvre réside bien évidemment dans son originalité et son atypicité.

Durant toute sa vie d’auteur, l’homme, témoin éclairé de son temps, curieux de tout, ouvert à toutes les formes nouvelles de progrès, a systématiquement intégré dans ses romans les dernières découvertes et révolutions réalisées par la science et la technique de son époque. C’est donc tout naturellement qu’à la fin de sa vie le romancier s’intéresse à l’espéranto. Cette langue artificielle est ainsi au cœur des quatre premiers chapitres de Voyage d’études (1903-1904), le dernier roman auquel travaillait l’auteur avant de mourir, le 24 mars 1905. Michel, le fils de Jules Verne, remaniera le texte par la suite pour le publier sous le titre de L’Étonnante aventure de la mission Barsac (1914). Or, dans cette nouvelle version, tous les passages relatifs à l’espéranto ont mystérieusement disparu…

Soixante-dix ans plus tard, en 1981, la ville de Nantes, où Jules Verne est né, procède à l’acquisition de nombreux inédits de l’auteur. C’est ainsi qu’est exhumé le manuscrit de Voyage d’études, dont la publication par la suite aux éditions du Cherche-Midi permet désormais de redonner à l’espéranto toute la place que la langue devait initialement occuper dans les pages écrites par Jules Verne. Mais avant de nous lancer directement dans la présentation et l’analyse de ces chapitres redécouverts récemment, intéressons-nous d’abord à l’univers de Jules Verne et aux différentes influences qui ont marqué ses écrits. Ce petit voyage au centre de l’écriture, aux sources de l’inspiration vernienne, permettra de mieux comprendre comment et pourquoi Jules Verne s’est intéressé autant à l’espéranto, au point d’en faire l’élément central de son Voyage d’études…

Conférence de Lionel Dupuy


Résumé de l’ouvrage :

Nous avons célébré en 2005 le centenaire de la mort de l’un des auteurs les plus lus et les plus traduits au monde : Jules Verne (1828-1905). Si l’homme est mondialement connu, si ses romans ont été largement transposés au cinéma, combien de personnes peuvent cependant citer plus de 10 titres du romancier français ? Tel est l’étrange paradoxe qui couronne l’œuvre d’un homme qui a écrit pourtant plus de 80 romans et autres nouvelles… Ce terrible constat tranche également avec la réalité que l’auteur a connue de son vivant. En 1894, Jules Verne déclarait ainsi avec peine au journaliste Robert Sherard : « Le grand regret de ma vie est que je n’ai jamais compté dans la littérature française. »

L’œuvre de Jules Verne est particulièrement complexe, multiple, polymorphe, inattendue et si souvent en avance sur son temps. Comment cerner effectivement cette œuvre aussi moderne, aussi éclairée, aussi innovante ? Dans quelle catégorie la ranger, comment l’aborder ? Faut-il d’ailleurs véritablement la ranger dans une catégorie bien précise… ? Non, assurément non. Car la richesse de cette œuvre réside bien évidemment dans son originalité et son atypicité.

Durant toute sa vie d’auteur, l’homme, témoin éclairé de son temps, curieux de tout, ouvert à toutes les formes nouvelles de progrès, a systématiquement intégré dans ses romans les dernières découvertes et révolutions réalisées par la science et la technique de son époque. C’est donc tout naturellement qu’à la fin de sa vie le romancier s’intéresse à l’espéranto. Cette langue artificielle est ainsi au cœur des quatre premiers chapitres de Voyage d’études (1903-1904), le dernier roman auquel travaillait l’auteur avant de mourir, le 24 mars 1905. Michel, le fils de Jules Verne, remaniera le texte par la suite pour le publier sous le titre de L’Étonnante aventure de la mission Barsac (1914). Or, dans cette nouvelle version, tous les passages relatifs à l’espéranto ont mystérieusement disparu…

Soixante-dix ans plus tard, en 1981, la ville de Nantes, où Jules Verne est né, procède à l’acquisition de nombreux inédits de l’auteur. C’est ainsi qu’est exhumé le manuscrit de Voyage d’études, dont la publication par la suite aux éditions du Cherche-Midi permet désormais de redonner à l’espéranto toute la place que la langue devait initialement occuper dans les pages écrites par Jules Verne. Mais avant de nous lancer directement dans la présentation et l’analyse de ces chapitres redécouverts récemment, intéressons-nous d’abord à l’univers de Jules Verne et aux différentes influences qui ont marqué ses écrits. Ce petit voyage au centre de l’écriture, aux sources de l’inspiration vernienne, permettra de mieux comprendre comment et pourquoi Jules Verne s’est intéressé autant à l’espéranto, au point d’en faire l’élément central de son Voyage d’études…

Lionel Dupuy. Jules Verne espérantiste ! Une langue universelle pour une œuvre atemporelle... SAT Amikaro éd., avril 2009. 98 pages.

Table des matières :

- Préface (Bernard Duperrein) 8
- I - Jules Verne, écrivain et géographe : les Voyages Extraordinaires 20
- II - Jules Verne ou l’invention de la langue : l’art de communiquer l’extraordinaire 28 - A) - Vingt mille lieues sous les mers (1869-1870) 28 - B) - Frritt-Flacc (1884) 36
- III - D’Élisée Reclus à Jules Verne : aux origines de la géographie dans les Voyages Extraordinaires 42
- IV - Jules Verne espérantiste : la genèse de Voyage d’études 46
- V - Voyage d’études : l’extraordinaire voyage espérantiste de Jules Verne 52 - A) – Une mission parlementaire 54 - B) – Du volapük à l’espéranto 68 - C) – Une langue universelle pour une œuvre atemporelle 74
- Bibliographie indicative 90
- Sites Internet 92

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