« Lorsque l’Europe débloqua en 1992 des fonds pour inciter les agriculteurs à se convertir au biologique, raconte Stéphane Bellon, coordinateur du programme bio à l’Inra, la France s’en servit pour maintenir son élevage de haute montagne. » Une erreur politique que ne commirent pas ses voisins : l’Italie et l’Espagne investirent massivement dans le bio, parvenant ainsi à inonder aujourd’hui l’Europe de leurs productions. « La volonté politique de soutenir le bio a jusqu’ici été bien faible , confirme Vincent Perrot, de la Fédération nationale des agriculteurs biologiques, porte-voix de 70 % des 11 640 agriculteurs bio. La France agricole est marquée par l’agriculture intensive, dominée par le lobby des grandes exploitations. Notre culture fut trop longtemps celle du produire plus pour exporter plus. » Les agriculteurs sont des chefs d’entreprise ! L’idéologie productiviste de la FNSEA, syndicat majoritaire dans les campagnes, n’a pas fait de place au bio. « Car le bio est une technique d’exploitation qui ne se satisfait d’aucune recette livrée par des représentants en produits phytosanitaires, poursuit Vincent Perrot, il faut faire attention, tout inventer, beaucoup, beaucoup travailler. »
Lire l’article :