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Echec. Le premier pays agricole d’Europe a raté le virage bio. Enquête.

L’incroyable faillite du bio français. Par Emilie Lanez

Le Point - N°1914 - Publié le 20/05/2009

samedi 23 mai 2009

Pour vendre du bio aux Français, on importe donc. Etonnant. Car si l’agriculture biologique française est aujourd’hui à la traîne de toute l’Europe, elle fut, voilà vingt ans, la championne de cette filière alors émergente. Le bio en France, c’est l’histoire du lièvre qui démarre la course en tête, s’essouffle, ralentit, s’arrête et se fait dépasser par tous ses concurrents. En pourcentage de surface consacrée au bio par rapport à la surface agricole totale, le classement est sans appel : la Lettonie, l’Estonie, le Timor-Oriental et São Tomé et Principe consacrent une plus grande part de leurs terres au bio que nous. Et par rapport à nos voisins européens, nous sommes devancés par l’Autriche, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Suède.

« Lorsque l’Europe débloqua en 1992 des fonds pour inciter les agriculteurs à se convertir au biologique, raconte Stéphane Bellon, coordinateur du programme bio à l’Inra, la France s’en servit pour maintenir son élevage de haute montagne. » Une erreur politique que ne commirent pas ses voisins : l’Italie et l’Espagne investirent massivement dans le bio, parvenant ainsi à inonder aujourd’hui l’Europe de leurs productions. « La volonté politique de soutenir le bio a jusqu’ici été bien faible , confirme Vincent Perrot, de la Fédération nationale des agriculteurs biologiques, porte-voix de 70 % des 11 640 agriculteurs bio. La France agricole est marquée par l’agriculture intensive, dominée par le lobby des grandes exploitations. Notre culture fut trop longtemps celle du produire plus pour exporter plus. » Les agriculteurs sont des chefs d’entreprise ! L’idéologie productiviste de la FNSEA, syndicat majoritaire dans les campagnes, n’a pas fait de place au bio. « Car le bio est une technique d’exploitation qui ne se satisfait d’aucune recette livrée par des représentants en produits phytosanitaires, poursuit Vincent Perrot, il faut faire attention, tout inventer, beaucoup, beaucoup travailler. »

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Voir en ligne : Le Point - N°1914 - Publié le 20/05/2009

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