Pour les passionnés de littérature américaine, Brice Matthieussent n’est pas un inconnu. Forcément. A force de lire son nom (« Traduit de l’américain par Brice Matthieussent ») écrit en petit sur la page de garde de nos livres de chevet, d’un l’œil négligent, on a fini par l’enregistrer dans notre mémoire. Vaguement. Sans trop y prêter attention. Ne niez pas, on fonctionne tous comme ça : on se rue sur l’auteur, on en oublie le reste.
Car les traducteurs, hommes et femmes de l’ombre par excellence, sont rarement reconnus pour leur travail. Ils œuvrent en silence, loin des feux de la rampe. Et même Brice Matthieussent, traducteur de tant d’auteurs « gigantesques » (Bukowski, John Fante, Jim Harrison, Kerouac, Robert McLiam Wilson, Denis Johnson, Bret Easton Ellis, Paul Bowles, Henry Miller… L’énumération pourrait prendre un paragraphe), ne jouit d’une aura méritée que chez les connaisseurs de la littérature américaine. Une situation dont il s’accommode finalement fort bien. Traduisant avec passion. Dispensant ses talents de découvreur au sein de la collection qu’il dirige chez Christian Bourgois, « Fictives ». Et partageant le reste de son temps entre des cours d’histoire de l’art donné aux Beaux Arts de Marseille et des cours de traduction dispensé dans une université parisienne.
Un homme heureux, en fait. Vivant de et pour ses passions. Mais qui garde peut-être au fond de lui une déception de voir le traducteur si peu souvent mis en avant. Ah oui, tiens, il a écrit un livre qui va être publié en septembre. « La Vengeance du traducteur » que ça s’appelle…
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