Comment les auteurs réussiront-ils à transmettre leurs textes longs à des lecteurs rares et éparpillés ? Soit ces textes longs n’ont plus de pertinence, et il n’y a aucun problème, le blog devenant la seule forme littéraire contemporaine. Soit les textes longs continuent de jouer un rôle culturel clé, ce que je pense, et nous devons les connecter avec les lecteurs qui pourraient les goûter… et qui, par ailleurs, ne goûtent pas nécessairement les textes courts propres aux blogs.
Aujourd’hui, les éditeurs nous bombardent de bestsellers. De leur côté, les libraires éclairés et les blogueurs liseurs nous conseillent quelques lectures hors des sentiers battus. Dans un monde de plus en plus numérique, à côté de cette prescription humaine, les outils de datamining (analyse de ce que vous lisez, des articles que vous consultez, comparaison avec ceux qui effectuent les mêmes actions que vous… ) proposent déjà des filtres de prescription (lisez ce que vos amis lisent). Par affinités électives, des ouvrages en relation avec ceux que nous lisons nous sont proposés, pour nous faire descendre vers les bas-fonds de la longue traîne. Excepté quelques auteurs stars, tous les autres dépendent de plus en plus d’algorithmes que seuls des géants peuvent mettre en œuvre (car eux seuls disposent de suffisamment de données). Il y a de la place pour Apple, Amazon, Google… Je ne vois même pas la Fnac s’en tirer.
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