Rétro 1928: Le renouveau de la maison de bois

Publié par Michel le 15/10/2006 à 00:00
Source et illustrations: Almanach Hachette 1928
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La news rétro de ce dimanche nous parle de la mode de la maison de bois à la fin des années 1920.

Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1928, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.

La maison de bois est à la mode. A l'imitation des américains, des anglais dont les banlieues en voient fleurir d'innombrables spécimens, la construction s'en est répandue en France et se développe d'année en année.

Une vieille et universelle tradition

La génération actuelle éprouve un désir sans cesse grandissant de posséder une maison de campagne: pavillon, cottage ou villa. L'habitabilité souvent malsaine des agglomérations urbaines, la diminution des heures de travail et le "changement d'heure" qui allonge la journée, la semaine anglaise, les congés de plus en plus nombreux, le coût élevé des locations, la cherté des hôtels, maintes autres raisons, y compris la crise du logement, poussent le français moyen à devenir propriétaire ; et cela au moment même où la construction n'est pas précisément bon marché. A ce problème psychologique et financier, la maison de bois apporte sa solution.

Ce n'est d'ailleurs pas une nouveauté: les maisons de bois étaient nombreuses en France aux xve, xvie, xviie siècles ; on en voyait un peu partout, aussi bien en pays basque que dans les régions montagneuses ou forestières de l'Est, en Picardie comme en Artois, comme en Normandie.

Ce n'est pas non plus une particularité nationale ; la maison de bois est bien le type de maison le plus répandu sur la terre. La Suède, la Norvège, la Russie construisent le plus fréquemment en bois, le chalet de Suisse est en bois ; en bois des villages entiers de Hollande ; la campagne des Etats-Unis et du Canada loge dans le bois la majorité de ses habitants. Au Japon, en Chine ce sont des villes entières.

Plus d'avantages que d'inconvénients

La différence fondamentale qui la caractérise est la substitution du bois aux matériaux ordinaires — pierre, briques, moellon — pour la construction des gros murs, mais son aménagement intérieur n'a rien qui ne puisse s'autoriser des procédés et du goût de l'architecture moderne. Or, l'établissement sur un plateau de béton, de murs extérieurs en chêne avec une couche de liège entre double ou même triple paroi, assure un isolement égal à celui que fournissent une cave et un mur de maçonnerie épais de 40 centimètres.

Quant à la forme, quant au style de la maison de bois, l'architecte peut s'inspirer des habitudes, des besoins actuels comme dans toute autre maison ; il peut aussi recourir à la variété des styles régionaux, même en adoptant partout les modes d'assemblages éprouvés.

Avantages de la maison de bois. Le premier avantage de la maison de bois réside dans l'économie qu'elle permet de réaliser. A surface égale, son prix de revient est de 50 à 75 p. 100 moins élevé qu'une construction en maçonnerie ; de sorte qu'on peut la remplacer deux ou trois fois au cours d'un siècle sans dépenser plus, au bout du compte, qu'à construire une maison de briques ou de moellons, et la dépense est répartie sur cent ans. D'ailleurs son entretien par la peinture et le goudron en augmente beaucoup la durée. Autre avantage: la rapidité de la construction; ses éléments étant fabriqués en usine, elle peut être montée en deux mois, y compris tous travaux de peinture et de plomberie. N'ayant pas de plâtre à sécher elle est habitable immédiatement. Son matelas d'air et liège la rend insensible aux variations extérieures de la température. Toujours neuve ou renouvelée, elle ignore les inconvénients antihygiéniques des vieilles maisons.

Objections réfutées. On lui reproche sa sonorité. Est-elle beaucoup plus grande celle des constructions en métal et ciment, si nombreuses aujourd'hui, et d'ailleurs cette sonorité est-elle bien gênante dans une maison particulière? On lui reproche aussi les risques plus grands d'incendie. Les statistiques prouvent que cette crainte n'est justifiée qu'en faible partie et les compagnies d'assurances, si directement intéressées, ne demandent pas des primes beaucoup plus élevées que pour les constructions "en dur". La seule critique qui porte vraiment, c'est la durée moindre. La dépense moindre y répond.

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