GOUPIL Guy, "Comprendre la pédagogie Freinet. Genèse d’une pédagogie évolutive"

Voici un ouvrage simple, à la portée de tous, parents ou éducateurs. Il décrit, à partir des racines où Freinet et son Mouvement ont puisé leur humanisme, les fondamentaux et les étapes des découvertes qui ont fait la pédagogie Freinet d’aujourd’hui.

Guy Goupil, enseignant à la retraite, a été responsable départemental du Mouvement Freinet dans la Mayenne pendant près de 20 ans. Il est aujourd’hui, en 2007, Président de l’Association « Amis de Freinet ».

Pour se le procurer, envoyer un chèque de 12 euros (franco de port) à cette adresse :

Amis de Freinet 13, Résidence du Maine 53100 Mayenne

Outre les ouvrages écrits par Elise et Madeleine Freinet, les principales références biographiques de l’œuvre de Célestin Freinet, de ses combats et de ses constructions sont sans aucun doute le travail en deux tomes de Michel Barré « Célestin Freinet, un éducateur pour notre temps » (1996 - PEMF). On peut dès à présent y rajouter sans hésitation un autre travail, celui de Guy Goupil, qui vient de paraître aux éditions des Amis de Freinet : « Comprendre la pédagogie Freinet, Genèse d’une pédagogie évolutive. »

Sous un aspect modeste, ce petit volume de 120 pages propose de suivre pas à pas ce qui a fait l’existence de Célestin Freinet et de son mouvement, avec une approche inédite à mon sens.

Dans la première partie, on retrouve, avec une foule de détails, ce que l’on peut avoir écrit ici ou là sur la vie des Freinet. Guy Goupil a ici la très honnête démarche d’expliquer, notes à l’appui, que Célestin n’a réellement rien inventé en pédagogie, que tout avait déjà fait l’objet de mises en pratiques avant et ailleurs. Il précise en même temps ce qui fait alors la spécificité de ce grand pédagogue, à savoir être parvenu à mettre en cohérence toutes ces techniques, afin que l’école puisse devenir un espace d’émancipation pour les enfants qu’elle accueille. Dans la deuxième partie, on approfondit la seconde grande contribution de Freinet à la pédagogie, sa capacité à avoir su fédérer autour de lui et son invite tout un ensemble d’enseignants regroupés en mouvement, l’ICEM. Freinet n’est certainement pas le pédagogue qui est allé le plus loin en terme de dispositifs, mais certainement celui dont l’œuvre se poursuit et évolue au-delà de sa seule existence, à travers les enseignants qui se sont retrouvés dans son projet.

Enfin, la troisième partie de ce livre est consacrée aux rapports entre pédagogie et syndicalisme, tout du moins au moment de leurs apparitions avant et après la Grande Guerre. Témoins d’innombrables boucheries et de l’inertie de toute une partie de la jeunesse à aller se faire tuer sous le seul prétexte de la nation, de nombreux enseignants se sont engagés pour défendre une autre école, certains par l’intermédiaire du syndicalisme, d’autres par celui de la pédagogie, souvent les mêmes d’ailleurs. Freinet était de ceux-là.

Je ne peux donc que conseiller vivement à qui souhaite se plonger dans les origines des pratiques coopératives d’aller jeter un œil sur cet ouvrage qui a le mérite d’être en même temps succinct mais complet, solide quant à ses sources mais agréable à lire.

Sylvain CONNAC, 16/04/2008