Présentation de l’éditeur :
L’humanité est-elle séparée en races différentes ? Vérité scientifique au XIXe siècle et durant une bonne partie du XXe, cette affirmation a été battue en brèche après la Seconde Guerre mondiale. Au cours des dernières décennies, la biologie a nié la pertinence même de la question, au motif que tous les humains auraient en commun 99,9 % de leur patrimoine génétique. Mais les avancées toutes récentes de la génétique nuancent cette affirmation. L’étude fine du génome humain montre l’existence de différenciations héréditaires stables qui, au-delà des seules apparences (couleur de peau, chevelure, etc.), rendent possible de remonter aux origines géographiques lointaines des individus, ou peuvent parfois expliquer leur vulnérabilité à certaines maladies. Certes, les groupes ainsi repérés ont des limites floues, leur diversité interne est élevée, et aucun classement hiérarchique global ne peut être justifié à partir de ces éléments. Les "races", au sens classique du terme, n’existent effectivement pas. Néanmoins, la pluralité humaine, telle qu’on peut l’appréhender avec les techniques les plus modernes, est plus grande et plus subtile qu’on ne voulait le croire...
Biographie de l’auteur :
Bertrand Jordan, biologiste moléculaire, auteur de plusieurs ouvrages sur la génétique et ses applications, a obtenu le prix Roberval en 2000 pour Les Imposteurs de la génétique et en 2007 le prix Jean Rostand pour Thérapie génique : espoir ou illusion ?
Table des matières :
Petite histoire des races et du racisme
L’évidence de la race
La science contre les races
Différences et inégalités
Diversité des populations : les premiers marqueurs
Les Snips définissent des groupes humains
Pour être plus précis
Tous enfants de Cro-Magnon
Le business des races
Des chiens et des hommes
" Races " et maladies
Un médicament " ethnique " ?
" Races " et aptitudes
La fin d’un voyage
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L’humanité au pluriel : La génétique et la question des races
Il y a cinq mois, le généticien américain James Watson, Prix Nobel 1962 de médecine, faisait scandale en tenant publiquement des propos racistes. Il soutenait notamment qu’il existait des différences dans les capacités intellectuelles entre les Occidentaux blancs et les Africains noirs. Agé de 79 ans, connu de longue date pour son réductionnisme aux accents provocateurs, le codécouvreur de la structure en double hélice de l’ADN soutenait par ailleurs que "le gène à l’origine des différences au niveau de l’intelligence humaine" serait identifié d’ici dix à quinze ans. Comme on pouvait s’y attendre, les déclarations du Prix Nobel soulevèrent l’opprobre général. Suivirent alors des rétractations confuses, et l’on put croire que l’affaire était close sans que l’on puisse dire s’il s’agissait là des errements d’un vieil homme ou de la résurgence du courant déterministe dans lequel les thèses racistes trouvent parfois leurs arguments.
C’est sur ce dossier que revient le biologiste moléculaire Bertrand Jordan dans un ouvrage lucide et courageux. L’auteur observe qu’il n’existe pas de livres récents traitant, en langue française, de la question de la race, "terme qui semble quasiment tabou dans notre beau pays".
Lre la suite :
Extrait de l’émission "La tête au carré" (France Inter) et fin ironique :
Voir aussi :
"Race et Histoire" de Claude Levi Strauss (1952)