Education – Pourquoi la Finlande ?

Classé dans : Éducation, Mouvement libriste | 20

Temps de lecture 14 min

image_pdfimage_print

Finnish Flag - Wstryder - CC-By-Sa

Le Framablog étant tenu par un enseignant, il se permet de temps en temps des petites digressions comme celle d’aujourd’hui sur la réussite du système scolaire finlandais.[1]

En effet, en décembre dernier paraissait le nouveau rapport du programme PISA qui vise à mesurer les performances des systèmes éducatifs de la plupart des pays. Pour cette session l’accent était mis sur les sciences. Comme par le passé la Finlande a trusté les premières places tandis que la France ou les USA sont demeurés dans le ventre mou du classement (avec même une légère baisse pour la France).

Contrairement aux enquêtes précédentes, les réactions nationales furent cette fois-ci nombreuses et variés. On peut bien entendu interroger les conditions de l’évaluation PISA mais on peut aussi étudier la spécificité finlandaise pour finir par se demander pourquoi eux et pas nous ?

Pour ce qui nous concerne nous avons choisi de traduire[2] un article du Wall Street Journal qui présente la particularité pour un francophone d’étudier le cas finlandais au travers du filtre du système éducatif américain (vous trouverez également en annexe un extrait vidéo Dailymotion d’un petit reportage de France 3 dans une école finlandaise où l’on y évoque le Mind Mapping).

Quant au rapport avec le logiciels libre, a priori il n’y en a pas, si ce n’est l’anecdote historique qui a vu ce système enfanter de Linus Torvalds le papa de Linux. Et pourtant voici mon hasardeuse hypothèse (qu’il conviendrait de développer, peut-être dans un prochain billet) : Les caractéristiques du système scolaire finlandais sont bien plus susceptibles de favoriser l’émergence d’une culture libre que celles du système scolaire français.

Copie d'écran The Wall Street Journal

Qu’est ce qui rend les enfants finlandais si intelligents ?

What Makes Finnish Kids So Smart ?

Ellen Gameran – 29 février – The Wall Street Journal

Les adolescents finlandais obtiennent des notes remarquables à un test international. Des professeurs américains tentent de déterminer pourquoi.

Les lycéens ici reçoivent rarement plus d’une demi-heure de devoir à faire le soir. Ils ne portent pas d’uniformes, il n’y a pas sociétés honoraires, pas de major de classe, pas de bonnet d’âne et pas de classes réservées aux meilleurs. Il y a peu de tests standardisés, les parents ne se saignent pas aux quatre veines pour payer l’université à leurs enfants et les élèves ne commencent pas l’école avant l’âge de 7 ans.

Et pourtant d’après un test international, les adolescents finlandais sont parmi les meilleurs dans le monde. Ils obtiennent certaines des meilleurs notes dans la catégorie des 15 ans qui ont passé le test dans 57 pays. Les adolescents américains ont obtenu la note moyenne de C (sur une échelle de A à F, A étant la meilleure note) alors même que les professeurs américains matraquent leurs élèves avec encore plus de devoirs, de standards et de règles. La jeunesse finlandaise, comme son alter-ego américaine, passe également beaucoup d’heures connectée. Ils se teignent les cheveux, aiment les sarcasmes et écoutent du rap et du heavy metal. Mais arrivés en 3ème ils sont bien en avance en math, en sciences et en lecture, et bien partis pour permettre aux Finlandais de conserver leur titre de travailleurs les plus productifs au monde.

Les Finlandais ont attiré l’attention grâce à leurs résultats lors des tests triennaux sponsorisés par l’Organisation de Coopération et de Développement Economique, un groupe financé par 30 pays qui suit les tendances sociales et économiques. Dans le test le plus récent, qui était axé sur les sciences, les élèves finlandais se sont classés premiers en sciences et n’étaient pas loin des meilleurs en mathématiques et en lecture d’après les résultats publiés en fin d’année dernière. Un décompte officieux des notes combinées obtenues par les Finlandais les classe premiers au général, d’après Andreas Schleider, qui dirige les tests de l’OCDE, connus également sous le nom de Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves ou PISA. Les Etats-Unis se positionnent en milieu de classement en mathématiques et en sciences, leurs scores de lecture ne sont pas pris en compte à cause d’une erreur. Environ 400 000 élèves de par le monde ont répondu à des questionnaires à choix multiples et ont rédigés des dissertations qui évaluaient leur sens critique et la mise en pratique de leurs connaissances. Un exemple de sujet : Discutez de la valeur artistique des graffitis.

Les prouesses académiques des étudiants finlandais ont attiré beaucoup la curiosité et ce sont des professeurs de plus de 50 pays qui au cours de ces dernières années ont tenté de percer le secret du pays, parmi eux : un membre du Ministère de l’éducation américain. Ce qu’ils découvrent est simple mais pas facile : des professeurs bien formés et des enfants responsables. Très tôt les enfants se débrouillent sans l’intervention des adultes et les professeurs adaptent leurs cours à leurs élèves. "Nous ne possédons pas de pétrole ou d’autres richesses. Le savoir est ce que nous les Finlandais avons." dit Hannele Frantsi, Diréctrice d’école.

Les visiteurs et les professeurs en formation peuvent avoir un aperçu de cette formule magique depuis un balcon surplombant une salle de classe à l’école Norssi à Jyväskylä, une ville dans le centre de la Finlande. Ils y observent une approche détendue, un retour au source. L’école, qui est un campus modèle, n’a pas d’équipe de sport, pas d’orchestre ou de bal de fin d’année.

Suivre Fanny Salo, une jeune fille de 15 ans de Norssi, nous donne un aperçu de ce cursus sans fioritures. Fanny est une élève de collège pétillante qui adore lire "Gossip Girl", regarder la série télévisée "Desperate Housewives" et qui adore fouiller dans les rayons des magasins H&M avec ses amies.

Fanny n’obtient que des A et comme il n’y a pas de classe spéciale pour les meilleurs, elle griffonne parfois dans son journal en attendant que les autres terminent. Elle aide aussi souvent ses camarades en difficulté. "C’est sympa d’avoir un peu de temps pour se décontracter en plein cours" dit-elle. Les professeurs finlandais pensent qu’ils obtiennent de meilleurs résultats globalement en concentrant leurs efforts sur les étudiants plus faibles plutôt que de pousser les bons élèves, ce qui tendrait à accroître les différences. L’idée est que les bons élèves peuvent aider leurs camarades moyens sans que cela ne nuise à leurs progrès.

A l’heure du déjeuner, Fanny et ses amis quittent l’établissement pour acheter du salmiakki, de la réglisse salée. Ils reviennent pour le cours de physique qui commence quand tout le monde s’est calmé. Les professeurs et les élèves s’appellent par leurs prénoms. Les seuls règles qui s’appliquent en classe sont : pas de portable, pas d’iPod et pas de chapeau.

Les amies de Fanny les plus rebelles se teignent leurs cheveux blonds en noir ou portent des dreadlocks roses. D’autres portent des débardeurs ou des talons aiguilles pour se la jouer dur dans le climat froid. L’auto-bronzant est populaire dans un groupe. Les groupes d’adolescents se distinguent par leur style, on y retrouve les "fruittari" ou BCBG, les "hoppari" ou hip-hop, ou encore, plus déroutant, les "fruittari-hoppari" qui mélangent les deux genres. Si vous posez une question évidente on vous répondra "KVG", une abréviation qui signifie "Utilise Google idiot". Les fans de heavy-metal écoutent Nightwish, un groupe finlandais et les adolescents se rencontrent sur internet sur irc-galleria.net.

L’école de Norssi est dirigée comme un hôpital universitaire avec environ 800 professeurs formés chaque année. Les étudiants de troisième cycle travaillent avec les enfants et leurs instructeurs les évaluent. Les professeurs doivent détenir un diplôme de Master et une forte compétition existe : il arrive que plus de 40 personnes postulent pour un même poste. Les salaires sont équivalents à ceux des professeurs aux Etats-Unis, mais ils bénéficient en général de plus de libertés.

Les professeurs finlandais choisissent les livres et adaptent leurs leçons mêmes s’ils visent tous les mêmes standards nationaux. "Dans la plupart des pays, l’éducation ressemble à une usine de fabrication de voitures. En Finlande, les professeurs sont les entrepreneurs" confie M. Schleicher de l’OCDE Paris, l’organisme qui a lancé le test international des élèves en 2000.

L’une des explications au succès finlandais est leur amour pour la lecture. Les parents de nouveaux-nés reçoivent un cadeau de l’Etat, on y trouve en particulier un livre d’images. Certaines bibliothèques sont construites à côté des centres commerciaux et des bibliobus sillonnent le pays pour atteindre les quartiers reculés.

Le finnois n’est parlé que dans ce pays et les livres étrangers ne sont traduits que longtemps après leur parution, même pour les plus populaires en anglais. Beaucoup d’enfants se sont donné le mal de lire le dernier Harry Potter en anglais par crainte d’entendre la fin avant qu’il ne soit disponible en finnois. Les films et programmes TV sont sous-titrés en finnois et non pas doublés. Une étudiante de l’université dit qu’elle a appris à lire rapidement quand elle était enfant parce qu’elle était accro à la série des années 90 "Beverly Hills, 90210".

En novembre, une délégation américaine s’est rendue en Finlande en espérant découvrir l’usage que font les professeurs finlandais des nouvelles technologies. Les membres du Ministère de l’Education, de la National Education Association et de l’American Association of School Librarians se sont retrouvés devant des professeurs utilisant des craies et un tableau noir plutôt que des feutres et un tableau blanc et affichant le cours grâce à un rétro-projecteur plutôt que grâce à Powerpoint. Keith Krueger a été moins impressionné par la technologie que par les bonnes méthodes d’enseignement dont il a été témoin. "On se demande comment on pourrait accomplir la même chose chez nous." s’interroge M. Krueger, PDG du Consortium for School Networking, une association de responsables des TIC dans les écoles qui a organisé le voyage.

Elina Lamponen, élève de terminale, peut parfaitement témoigner de ces différences puiqu’elle a passé un an au lycée de Colon, Michigan. Là-bas des règles plus strictes ne se traduisaient pas en leçons plus dures ou en élèves plus dévoués, dit-elle. Lorsqu’elle demandait à ses camarades s’ils avaient fait leurs devoirs ils répondaient : "Nan. Et toi, t’as fait quoi hier soir ?" se rappelle-t-elle. Les tests d’histoire étaient souvent des questionnaires à choix multiples. Les questions de dissertation, dit-elle, ne laissaient pas beaucoup de place pour s’exprimer. Les projets en cours se résumaient surtout à "colle ça sur ce poster pendant 1 heure". Son lycée finlandais a forcé Mlle Lamponen, jeune fille de 19 ans aux cheveux coiffés en pointes, a refaire son année quand elle est revenue.

Lloyd Kirby, administrateur des écoles de Colon dans le sud du Michigan, dit que l’on propose aux étudiants étrangers de demander du travail supplémentaire s’ils trouvent l’enseignement trop simple. Il révèle qu’il tente de rendre ses écoles plus rigoureuses en demandant aux parents d’être plus exigeants avec leurs enfants.

Malgré l’apparente simplicité de l’éducation finlandaise il serait difficile de la reproduire aux Etats-Unis. Avec une population très homogène, les professeurs ont peu d’élèves qui ne parlent pas finnois. Aux Etats-Unis, ce sont environ 8 % des élèves qui apprennent l’anglais d’après le Ministère de l’éducation. Il y a moins de disparités dans l’éducation et moins d’écarts de revenus chez les Finlandais. La Finlande fait une sélection pour l’entrée au lycée, cette sélection se base sur les notes et 53 % des élèves vont au lycée et le reste intègre le lycée technique. (Tous les élèves de 15 ans ont passé le test PISA). Dans les lycées finlandais le taux d’échec est de 4 %, et de 10 % dans les lycées techniques, comparé à environ 25 % aux Etats-Unis, d’après les ministères de l’éducation des deux pays.

Une autre différence est économique. Chaque année scolaire, les Etats-Unis dépensent une moyenne de $8700 par étudiant alors que les Finlandais dépensent $7500. Le système de taxes élevées en Finlande assure aux élèves un financement à peu près équitable, à l’opposé des disparités entre les écoles publiques de Beverly Hills par exemple et les écoles dans des districts plus pauvres. L’écart entre l’école la meilleure et la plus mauvaise en Finlande était le plus faible de tous les pays au test PISA. Les Etats-Unis se situent dans le milieu du classement.

Les étudiants finlandais connaissent peu l’angstata ou l’angoisse de l’adolescent au sujet de l’entrée dans les meilleures universités et ils n’ont pas d’inquiétude pour le financement de leurs études. L’université est gratuite. Il existe une compétition entre les universités, mais elle se joue entre les spécialités offertes, comme l’école de médecine par exemple. Mais même les meilleures universités n’ont pas un statut élitiste comme Harvard.

Sans la compétition pour entrer dans "les bonnes écoles", les enfants finlandais peuvent profiter d’une jeunesse où ils subissent moins de pression. Alors que beaucoup de parents américains se tracassent pour faire entrer leurs bambins dans des écoles maternelles orientées sur la réussite, les Finlandais ne commencent pas l’école avant 7 ans, un an plus tard que la plupart des élèves de classe préparatoire aux Etats-Unis.

Une fois qu’ils commencent l’école les Finlandais sont plus indépendants. Alors que certains parents aux Etats-Unis pestent lorsqu’ils doivent accompagner ou aller chercher leurs enfants à l’école et préparent toutes les excursions et sorties, les jeunes Finlandais se débrouillent beaucoup plus par eux-mêmes. A l’école de Ymmersta dans une banlieue proche de Helsinki, quelques élèves de CP se trainent sous les arbres au feuillage persistant dans l’obscurité presque totale. Quand vient l’heure du repas de midi ils choisissent leurs plats, que toutes les écoles proposent gratuitement, et portent leur plateau jusqu’à leur table. L’accès à Internet n’est pas filtré dans la bibliothèque de l’école. Ils peuvent se promener en chaussettes pendant les cours, mais, à la maison, même les plus jeunes sont censés savoir lacer leurs chaussures ou chausser leurs skis seuls.

Les Finlandais bénéficient d’un niveau de vie parmi les plus élevés au monde, mais eux aussi ont peur d’être pris de vitesse par les changements liés à la mondialisation de l’économie. Leurs emplois dépendent de leurs entreprises d’électronique et de télécommunications, comme le géant finlandais du téléphone portable Nokia, ainsi que de l’exploitation forestière et minière. Certains professeurs seraient d’avis de favoriser leurs plus brillants élèves, comme le font les Etats-Unis, avec des programmes plus poussés afin de produire plus de battants. Les parents commencent également à faire pression pour que leurs enfants reçoivent une attention particulière, admet Tapio Erma, principal de l’école de Olari. "Nous sommes de plus en plus conscients du développement des idées américaines chez les parents" dit-il.

L’école de M. Erma est un établissement témoin. L’été dernier, pendant une conférence au Pérou, il a évoqué l’idée de l’adoption des méthodes d’enseignement finlandaises. Récemment, pendant un de ces cours de mathématiques avancés de l’après-midi, un lycéen s’est endormi sur sa table. Le professeur ne l’a pas dérangé et s’est plutôt concentré sur les autres élèves. Même si faire une sieste pendant les cours n’est pas excusé, M. Erma pense que "Nous devons simplement accepter le fait que ce ne sont que des enfants et qu’ils apprennent à vivre."

Annexe

Extrait vidéo du JT de France 3 (daté du 6 novembre 2004) : Reportage dans une école finlandaise (où il est notamment question de Mind Mapping ou Carte heuristique.

Notes

[1] Crédit photo : Finnish Flag par Wstryder sous licence Creative Commons By-Sa

[2] Une traduction Framalang by Olivier supervisée par Daria et GaeliX.

20 Responses

  1. Hornblende

    Ce serait super d’avoir ce genre d’enseignement en France: plus de libertés, développement des idées, apprendre à penser et non plus à "faire le scribe".
    Je suis consterné de voir qu’on continue notre type d’enseignement élitiste où pour réussir le mieux est d’écraser les autres(optique concours). En France pour réussir il faut devenir un disque dur: emmaggasiner des choses et recracher pendant les interros. Il faut pas s’étonner de voir que les gens ne sachent pas réfléchir par eux même après…on les formate à devenir des robots et non des citoyens.

  2. Grummfy

    Hello,
    ayant déjà vu quelques reportages sur le sujet j’aimerais ajouter :
    – Les élèves vont à l’école la plus proche de chez eux en terme d’accessibilité (moyen de transports, temps et distances sont pris en compte)
    – Les écoles sont correctement financé et modernes!
    – Les élèves vont jusqu’à l’age de +- 15 ans à l’école dites primaires soit 9 ans de cours (je ne connais pas le terme utiliser en France), où ils apprennent : Finnois, sciences, mathématiques, …. ET des choses utiles dans la vies : coutures, cuisines, repassages, bricolages (clou, vis, …), … Bref, les primaires sont les bases d’une éducations complètes
    – les étranges sont pris à part durant un temps d’adaptation afin d’apprendre le finnois, sans se préoccupé du restes des cours, que se soit enfants ou adultes.
    – en sorties de ces primaires il y a l’université ou les hautes écoles ou … cependant toutes les professions sont respectés. Les élèves désirant devenir cuistot ou serveur doivent passer des examen d’entrée et ne sont pas considéré comme des sous-métiers!
    – les professeurs ont acquis non seulement du respect.
    – pas de pédagogie de l’échec : les personnes ayant vraiment de grosses difficulté sont mis quelques temps à part, pour le cours en questions, histoires de rattraper leur retards, ce qui arrive rapidement! Ils sont guidés de manière personnel.
    – On respecte l’intégrité des gens, on les regarde chacun séparément et non globalement comme la classe n° 23627 mais bien comme l’élève Toto Dupont.
    – pas de doublement, sauf cas très très exceptionnel.

    – Les professeurs sont formé à enseigné et non pas formé à être prof. C’est-à-dire qu’ils ont des techniques pour débloquer les élèves, peuvent expliquer de plein de manière différentes une même matière.

    Je pense pas que tout soit rose, mais la plupart des enfants semblent être respecter que se soit avec ou sans difficulté et le plus important tous ont l’air heureux d’aller à l’école!!!!

  3. moi

    Les resultats des enfants finlandais sont tres bons, mais n’oublions pas aussi qu’on ne peut pas comparer un pays de 5 000 000 d’habitants avec un pays de 64 000 000 d’habitants ou de 300 000 000. Plus il y a de monde et donc d’eleves plus il est difficile de gerer la classe.

  4. elrik

    Ce coup-ci, je l’ai mis au bon endroit (pour ceux qui suivent…).
    Pourquoi la Finlande ? Bonne question. La réponse d’André Ouzoulias semble nettement différer :
    http://www.cafepedagogique.net/lesd

    À lire en complément d’information, je pense.

  5. sonny

    Je ne suis pas d’accord avec "moi", les élèves d’une classe, qu’ils soit 40 ou 30, si ils sont heureux d’allé à l’école, il ne peut pas y avoir plus de difficulté à gérer.

  6. p4bl0

    @sonny: je pense que "moi" à raison sur le fait que moins il y a d’élève dans une classe, mieux les élèves s’en sorte.
    Là où il fait complètement faut, c’est de mettre en relation la population d’un pays avec le nombre d’élèves par classe… Ça n’a aucun sens ! C’est une décision politique, une question de répartition de l’argent : si on met plus de thunes dans les écoles et le systèmes éducatifs, on a de quoi mieux accueillir les enfants… pas comme notre gouvernement actuel de merde qui supprime des postes d’enseignants à la pelle et réduit les subventions partout où il le peut pour pouvoir prendre moins d’impôts au gens riches…

    Le système éducatifs Finlandais est remarquable. À la façon dont il est décrit dans l’article, je vois très bien que ça m’aurait bien mieux correspondu que le système français, ou le système américains décris dans l’article (les deux ayant l’air assez similaires sur pas mal de points).

    Cette différence, on la retrouve un peu en passant du lycée à l’université. J’aurais pu aller en prépa (des gens avec de moins bon dossiers que moi y sont entré), mais continuer dans cette ambiance et ce système toujours pareil qu’au collège puis au lycée, j’en voulais surtout pas ! L’université me correspond bien mieux est est assez similaires au niveau des libertés laissées au élèves/étudiants. Et je vois clairement la différence dans mes notes et mon envie de travailler…

    Déjà en primaire, j’étais du genre à ne pas pouvoir (oui, je n’y arrivait pas) apprendre une poésie que ne me plaisait pas par exemple, je ne comprenait pas l’intérêt. Heureusement que j’ai eu des parents attentifs et présents… les pauvres ça n’a pas dû être facile tout les jours ! Je suis persuadé qu’avec un système plus permissifs comme en Finlande, j’aurais été bien plus motivé dès tout petit.

    Et le fait que les impôts soient plus élevés en Finlande, que les différences de richesse soient moins fortes… Tout ça entre en compte et ne doit pas avoir une influence minime. Je suis persuadé que c’est aussi important que la formation des enseignants !

    Je finirais en disant que c’est en prenant les enfants et les ados pour des adultes qu’ils le deviennent, pas en les forçant à le devenir.

  7. p4bl0

    Avec tout ce que j’avais à dire j’ai oublié d’ajouter que je n’ai pas redis ce que Hornblende a dit plus haut, ce avec quoi je suis entièrement d’accord !
    J’ai aussi oublié de remercier Grummfy pour ses précisions qui ne sont que des arguments en faveur du système éducatifs Finlandais.

    J’ai aussi oublié de préciser que ce dont je parle est très claire et très récent pour moi, je suis en train de finir ma première année de fac… 🙂

  8. Grummfy

    J’ajouterais une choses, c’est possible dans nos pays, cependant il faut que les politiques vois plus loin que leur mandat! SI on met l’accent sur l’éducation maintenant, c’est dans 10 ou 20 ans qu’on commencera à en voir les fruits! Par contre entre temps ils faudra sacrifier certaines choses ….

  9. boogieplayer

    "Les caractéristiques du système scolaires finlandais sont bien plus susceptibles de favoriser l’émergence d’une culture libre que celles du système scolaire français."

    je suis bien d’accord. D’ailleurs le web-dev de ILV est un français vivant en Finlande… 😉

  10. Matthieu Weber

    La Finlande, je connais bien, j’y habite depuis presque huit ans.

    Quelques corrections pour commencer: Norssi = Normaalikoulu, c’est à dire École Normale, où l’on forme les futurs enseignants. Ce n’est pas une ville, comme l’article le laisse entendre. Et ce n’est pas non plus une simple école de quartier, il n’y en a qu’une poignée dans toute la Finlande.

    Ensuite pour ce qui est du test de lecture : le Finnois est une langue quasiment phonétique (à 99%), donc pas étonnant que les enfants Finlandais aient moins de mal que les Américains ou les Français à apprendre à lire, vu comme ces deux dernières langues sont non-phonétiques au possible (pour les non-anglophones qui me lisent, « enough » se prononce « inœuf », ça devrait vous donner une idée de la difficulté de l’anglais).

    Et aussi, tous les djeunz à l’école ne sont pas des punk-grunge-goth-metal, la majorité s’habille et se coiffe de manière raisonnable.

    Enfin le baccaluréat en Finlande n’est qu’une formalité, pour entrer à l’université il y a des concours et un nombre de places limité.

    Et si vous avez d’autres questions, je peux essayer d’y répondre (sans garantie, je n’ai jamais été à l’école en Finlande).

  11. Djellel

    Moi, aussi j’ai vécu Finlande…. Oui ! Matthieu, c’est ce qui m’a fait tiquer. En Finlande, l’entrée à l’université selon le cursus choisi est soumise à un concours d’entrée(que l’on dit diffcile) et les places sont limitées. Et contrairement à ce qui est dit, les lycéens angoissent à ce sujet. Du moins, toutes les amies finlandaises que j’ai eues oui!… Après il est vrai que c’est "un peu plus tranquille".

  12. bobobo

    En lisant cet article, j’ai l’impression que cette réussite tient plus aux enfants qu’au système. Si on appliquait les mêmes recettes à une population moins homogène, est-ce que ça marcherait?

  13. pablo

    La Finlande est aussi un des pays avec le plus fort taux de suicides.

    "With South Korea are Finland and New Zealand at the higher end of the global rankings of test scores and suicide rates. No single factor is responsible for either high scores or suicides, but mental-health experts cite the pressure leading to one outcome as a factor leading to the other in many high-scoring nations"

    pour un autre point de vue (américanocentré) sur PISA, voir cet intéressant point de vue dans Nature
    http://www.nature.com/nature/journa

  14. billou

    Les français sont les ouvriers les plus poductifs du monde après les ricains, ce ne sont pas les finlandais…

  15. ant

    Article très intéressant. J’aurais adoré être collégien ou lycéen en Finlande plutôt que de m’être ennuyé à mourir des centaines d’heures durant en France.

    J’étais plutôt un bon élève, qui devenait moyen voire médiocre par trop d’ennui. Nos classes ne sont pas des lieux vivants, la discipline est beaucoup trop restrictive.

    Dans ces conditions la motivation n’est pas au rendez-vous. Les cours d’histoire à base de cartes-mentales, trop bien !! Quand je repense à ma scolarité j’ai honte pour 90% des profs que j’ai eus.

    Vivement que les modalités dues concours de recrutement soient revues en profondeur (c’est prévu si j’ai bien lu le livre blanc/vert/je ne sais plus de quelle couleur).

  16. momo

    Je pense que l’essentiel n’est pas de se demander qui précisément est le plus productif ou s’il faut importer le système de la Finlande (ce qui est surement impossible).
    Le plus important est l’esprit qui sous-tend cette réussite : l’idée qu’on est plus efficace en se souciant d’abord des élèves les plus faibles. Le fait est qu’en France, nous sommes l’un des pays riches où les inégalités entre régions, entre établissements, entre classes, et à l’intérieur des classes, sont les plus graves, parce que notre idée de l’éducation est fondée sur un système de concours visant à l’excellence d’une petite minorité. Pas étonnant que les jeunes Français soient les plus stressés d’Europe…

  17. myraug

    j’ai bien lu, vu, relu tout : mais avez vous remarqué le nombre d’élèves par classe ??? j’enseigne l’anglais à plus de 150 élèves et l’an prochain (regroupements de sections obligent – au vu des restrictions) peut-etre en aurai-je 50 de plus… comment faire un enseignement individualisé, vivant, interessant à plus de 35 élèves par classe, avec des élèves qui subissent les cours plus qu’ils n’y assistent volontairement ?? qui peut s’en sortir dans cette masse d’élèves ? les meilleurs ? pas forcément : ceux qui ont les moyens de faire de l’anglais ailleurs (voyages, échanges…) C’est de plus en plus écoeurant de travailler dans ces conditions. J’ai soif d’autre chose moi aussi…

  18. fahed

    je vais dire une chose, nous les algériens avec le stricte minimum on étudie, avec ce système on va dominer le monde, je vous sur chez nous il y a des sairveaux mais malheureusement on est un pays sous développer

  19. coco chanel bags

    i went to the same school as patrick. i remeber those girls from my school who wrote in. they were white trash…i always felt so bad for them. pypyqe020367